En juin 2020, nous avons décidé de partir à 2, en itinérance sur les sentiers de randonnée et en semi-autonomie. Tout ça dans les Pyrénées ! On a réfléchi un moment à ce qu’on voulait faire comme itinérance : un bout du GR10, un bout du chemin des bonshommes. Puis finalement on s’est tourné vers le Tour des Pérics. On vous dit pourquoi !

Le tour des Pérics, c’est quoi ?

  • Une boucle de refuge en refuge entre Haute Ariège (vallée d’orlu et Besines) et Capcir (Pyrénées Orientales)
  • Un itinéraire parfaitement bien balisé, sur 4 jours.

Pourquoi on a choisi cette itinérance ?

  • Parce qu’on part en début de saison des randonnées, donc on ne voulait pas faire une itinérance trop longue, ou trop intense. Celle-ci est parfaite car c’est 4 jours.
  • C’est une itinérance de refuge en refuge, donc pour ne pas porter trop de poids, on a choisi la semi-autonomie : on prend parfois nos repas du soir en refuge mais on est autonome pour les nuits car on dort en tente.
  • Parce que le tour des Pérics est une itinérance entre Ariège et Pyrénées Orientales, deux destinations qu’on aime particulièrement : des lacs partout, de beaux points de vue sur les sommets, des passages dans des landes gigantesques, des déambulations entre pins à crochets et cèdres.

Aller, je vous en dis plus ! Par ici  !

Jour 1 – départ d’orlu

Parking du Fanguil ➜ Refuge d’en Beys

Pour le rejoindre le circuit, côté Ariège, il y a deux solutions : se garer à Orlu et attaquer la boucle par En Beys, ou se garer à l’hospitalet et monter par les Besines. Nous on a choisi d’attaquer par la vallée d’Orlu. On s’est donc garé au parking du Fanguil.

Ce qu’il faut savoir, c’est qu’en partant d’Orlu, on rajoute une (petite) journée de marche à notre itinérance sur 4 jours 🥾

La traversée de la réserve d’Orlu est un moment extraordinaire. En Ariège, tout le monde parle de la réserve d’Orlu quand il s’agit de faire des balades dans un environnement très préservé. Et pour le coup, les gens ont raison ! Le jasse d’en Gaudu bordé par l’Oriège est le terrain de vie et de jeu de familles de marmottes et d’isards. Les voir évoluer à deux pas de nous est un moment très émouvant.

En prenant notre temps et chargés comme des mules (tout de même !) nous sommes arrivés au refuge d’en Beys avec 3h30 de marche. Il faisait chaud et beau, mais on a vite compris qu’on allait entendre quelques coups de tonnerre cette nuit. Le temps était très orageux.

Jour 2 – du Refuge d’En beys au refuge des besines

Après une nuit plutôt orageuse (en vrai l’orage était dans les Pyrénées Orientales, mais avec l’écho j’avais l’impression qu’il était au-dessus de nous), à 9h on est partis chercher notre repas du midi au refuge. Ce qui était assez drôle, c’est qu’on était 3 groupes de 2 jeunes, à tous s’être levés à cette heure-ci pour débuter la randonnée, et le groupe de 4 personnes de la 50aine s’était levé aux aurores pour repartir… on n’a plus les mêmes habitudes de randonnée ! haha

Bref, nous voilà repartis en direction des Besines en ce jour 2 qui s’annonce parfait au niveau météo. Cette étape nous permet de profiter des lacs au-dessus d’en Beys, notamment l’étang Faury, où il très agréable de faire une pause.

Après cet étang on est face à un paysage tantôt lunaire, très caillouteux, tantôt digne des steppes mongoles, quand on aperçoit sur notre gauche un bout de l’immense étang de Lanoux. On poursuit jusqu’au Coll de Coma d’Anyell. On sent bien l’influence catalane sur la carte ign avec le nom des sommets.

Le paysage change dès que l’on redescend : au départ très granitique, on s’enfonce petit à petit dans une belle vallée tapissée de rhododendrons et de magnifiques pins ancestraux. On arrive après 5h30 de marche au refuge des Besines lové dans ce petit écrin sauvage.

Après avoir monté la tente et s’être débarbouillés, on se pose en terrasse, face à l’étang des Besines, pour boire une petite bière en attendant le repas servi guère plus tard. On y retrouve les mêmes randonneurs que la veille.

Les plats chauds sont réconfortants, et le repas convivial. Ce soir-là on parle avec 2 belges, un père et sa fille, venus de Font Romeu à pied en passant par le Carlit. Deux très grands sportifs et amoureux des Pyrénées.

Jour 3 – du Refuge des Besines au refuge des bouillouses

La nuit fut très reposante, et je récupère bien au niveau des jambes (du côté d’Antoine, tout va bien, il est bien entrainé !). Tant mieux, parce que la journée s’annonce longue, et la météo peu clémente…

Il me tarde déjà d’arriver aux Bouillouses, j’adore ce spot. Au départ des Besines, on traverse la jasse des Besineilles sur le GR du tour des Pérics (balisage jaune et rouge), et dès cet endroit, on en prend tellement plein les yeux… On longe les étangs Moulsut, d’un vert extraordinaire, ancrés au pied des cirque et puig Pedros.

Jasse des Besineilles ©M.Fuster

On rejoint la Portella de Lanos à partir de laquelle l’étang de Lanoux ne nous quitte pas des yeux, jusqu’au coll de Coma d’Anyell. En s’arrêtant pique-niquer dans la descente vers la cabane de Rouzet, on comprend que le temps va changer, et qu’on risque de vraiment être trempés (et c’est peu dire). Le vent se lève, le ciel devient gris… on reprend la route avec pour objectif d’arriver rapidement aux Bouillouses. Les couleurs de cette vallée, couplées à la météo créée une ambiance unique : j’avais l’impression d’être projetée dans les highlands écossais, un voyage que j’avais fait 2 ans plus tôt.

A partir de la Portella de la Grava, le temps se dégrade vraiment, on est clairement trempés haha et ce n’est pas fini, parce que la vallée pour rejoindre le lac des bouillouses est d’une longueur qui parait interminable !
Arrivés à la monte nord-ouest du lac des Bouillouses, on décide d’en rester là pour la journée. Le temps s’améliore un peu lorsqu’on décide de planter la tente, ce qui nous permet de laisser sécher nos affaires, pendant qu’on va se laver au bord du lac.

L’avantage du bivouac, c’est qu’on s’arrête dès qu’on en a marre …

Ce soir c’est repas lyophilisés : spaghettis/bolognaise, un régal !

Jour 4 – Du lac des Bouillouses au refuge des camporells

Après la nuit, on décide finalement de ne pas faire le tour du lac pour finir l’étape de la veille, mais de plutôt de faire une journée plus courte et se détendre au Camporells (ça a l’air tellement beau !).

Passerelle sur le tour du Capcir ©M.Fuster

On prend donc un bout du Tour du Capcir, pour rejoindre l’embranchement avec le tour des Perics. C’est une petite journée de 3h30 de marche, à travers le capcir, une douce vallée préservée où on apprécie le côté sauvage et la déambulation entre petits lacs et secteurs marécageux.

On arrive aux Camporells, et là, c’est un coup de foudre pour moi. Je suis littéralement tombée amoureuse de ce lieu et de la paix qui y règne.

Sous les yeux du petit et grand Puig Pérics, on s’est posés au bord de l’eau, sur une herbe tendre, entourés de rhododendrons.

On a vraiment pris le temps de chiller, profiter de la vie : mots croisés, lectures, sieste… et tremper les pieds dans l’eau délicieusement chaude du lac … Attention, on ne peut pas se baigner, priorité à la pêche.

Surtout, en plus du cadre, ce qui nous a le plus touché aux camporells, c’est la famille qui tient le refuge. Les 3 enfants vivent au cœur d’une nature qu’ils semblent connaitre sur le bout des doigts et sont d’une autonomie épatante ! Les gardiens sont d’une gentillesse … et surtout, là-bas, il y a un véritable respect des ressources naturelles, une autonomie énergétique et une conscience de l’intérêt du zéro-déchet (toilettes sèches, panneaux solaires…).

Les repas sont servis dans la bonne humeur, et c’est délicieux ! Tout est fait-maison, jusqu’au dessert et au miel réalisé par Myriam et ses ruches.

Bref, autant vous dire qu’après la nuit là-bas, j’ai eu un sentiment de tristesse immense au moment de repartir, tellement j’ai passé un moment apaisant et surtout « vrai », sans chichi.

Avec Antoine, on s’est dit qu’on y retournerait l’hiver pour faire du ski de randonnée depuis Formiguères !

Jour 5 – Du refuge des Camporells au parking du Fanguil

Dernière étape de notre périple ! On repart sur le GR, et on surplombe rapidement les étangs des camporels, étendus au pied du Puig des Camporells qui domine le tout. Le point le plus haut de cette étape est le Pic de Mortiers, qui nous offre probablement la plus belle vue de ces 5 jours !

Au Nord les Pyrénées Orientales, à l’ouest tous nos sommets ariègeois d’amour ♥️ Un sentiment immense de fierté m’envahit quand je vois la beauté de ces montagnes ariègeoises ! « Que c’est beau chez nous ».

Tout le long de la crète entre le Pic de Mortiers et de Puig de terrers, les sommets nous observent, et c’est réciproque, on ne les lâche pas des yeux. Les isards se baladent sur notre droite, comme si on n’était pas là. On redouble de discrétion pour ne pas les déranger. Le spectacle que la nature nous offre est sublime.

On attaque la descente dès le Coll, et là, je commence à trouver le temps long… On voit clairement les zigzag se dessiner dans la vallée, et on sait déjà que cette descente va user nos genoux haha.

Il nous aura fallu 6h30 pour redescendre au Parking du Fanguil, pour ma part exténuée. Je rêve d’une bonne douche chaude et d’une looongue nuit de sommeil !

Nos Equipements pour ce périple :

  • 2 sacs de 50L
  • 1 tente
  • 2 duvets
  • 2 matelas de randonnée
  • 3 gourdes de 1.5 L
  • Des barres de céréales
  • Des repas lyophilisés
  • Des pommes (ne jamais faire ça, c’était une grosse erreur de notre part !!! Je voulais à tout prix des fruits mais ça pèse trop lourd les pommes !)
  • Des affaires de rechange
  • Des tongs (ça c’est la vraie vie)
  • 1 carte IGN + carte chargée sur le téléphone

Magda

Auteur

Magda

Amoureuse de grands espaces et de nature, je passe mon temps libre à marcher sur les sentiers de randonnées des Pyrénées. Grande fan de l'itinérance, j'adore dormir en pleine montagne et me réveiller au son du silence de nos sommets. J'aime aussi le ski de randonnée, l'escalade et les bons petits plats ariégeois ... surtout à base de fromage !

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