Le Tour du Biros est un sentier de grande randonnée de Pays (GRP). Cet itinéraire emprunte des tronçons du GR10 et permet de s’initier en douceur à la pratique de la randonnée dans les Pyrénées, en profitant des magnifiques paysages de l’Ariège et de découvertes étonnantes liées à l’histoire minière de la région.

Nous sommes partis un week-end de trois jours faire cette randonnée, mais vous pouvez opter pour une version prolongée de 5 jours de marche dans les montagnes ariégeoises. Accessible pour les randonneurs débutants, et pour les ados, il nécessite cependant de prendre les précautions classiques pour marcher en montagne (ne pas partir trop tard, être bien chaussé et équipé…).

En quelques mots

Distance parcourue en 3 jours : 35km
Dénivelé positif : environ 2300m
Difficultés : quelques passages un peu vertigineux et une montée vers l’étang d’Araing assez raide, mais rien d’insurmontable pour des débutants.

Nous arrivons le vendredi soir au gîte d’Eylie, au dessus du village de Sentein. Après un cassoulet bien chaud, nous regagnons les dortoirs du gîte pour passer notre première nuit dans l’Ariège.

Jour 1

  • Parking d’Anglade (815m) – Refuge de l’étang d’Araing (1965m)
  • Distance: 9km
  • Durée moyenne: 3h30 – 4h en passant par la chapelle de l’Izard
  • Dénivelé: D+ 1100m

Le lendemain, en petit déjeunant sous une pluie battante, nous décidons de décaler de quelques heures notre départ vers l’étang d’Araing. Nous profitons de ce contretemps pour discuter site minier avec Claude.  

Claude est gardien au gîte d’Eylie depuis 40 ans. Avec Nelly, il accueille toute la saison les randonneurs des Pyrénées. Auteur de plusieurs livres sur le patrimoine de la vallée du Biros, il nous fournit une multitude d’informations sur les vestiges que nous croiserons sur notre chemin.



Soudain, une éclaircie nous décide à partir. Profitant de ciels magnifiques, nous passerons entre les gouttes le reste de la journée. En direction de l’étang d’Araing, nous longeons un cours d’eau après être passés devant des granges pastorales typiques de la région. L’automne aidant, le chemin, recouvert de feuilles mortes, donne un air de promenade enchantée au début de la randonnée. Arrivés à une première intersection, nous décidons d’emprunter le pont à droite pour aller pique-niquer à la chapelle de l’Izard. Vous pouvez aussi passer par le chemin de gauche si vous souhaitez arriver plus rapidement au refuge. La chapelle est charmante, la vue magnifique et le taboulé préparé par Nelly délicieux.



Après le repas, la pente se fait raide et nous cheminons plus lentement jusqu’au pied du barrage. Tout en pierres, les montagnes se dressant au dessus de lui, il est spectaculaire.

Plus on monte, plus les paysages jaunissent. Quand on arrive au refuge, Anoura est en train de mettre en bouteille son vin de myrtille.

Anoura tient depuis une vingtaine d’années le refuge de l’étang d’Araing. Cuisinier de formation, il fabrique lui même, avec des plantes ramassées à la main, les vins macérés, les liqueurs et les glaces qu’il est possible de déguster au refuge.

jour 2

  • Refuge de l’étang d’Araing (1965m) – Gîte d’Eilye (1000m)
  • Distance: 9km
  • Durée moyenne: 3h30 + 30 min pour l’aller retour au pic de l’Har
  • Dénivelé: +300m (+200m pour le pic de l’Har) -1230m

Le petit déjeuner pris, les pique-niques récupérés, nous repartons vers le barrage, mais au lieu de descendre vers la vallée, nous franchissons la crête d’en face qui va nous amener au site minier de Bentaillou. Nous montons jusqu’a pic de l’Har dans la brume mais une fois en haut, les nuages restent bloqués dans la face sud et la vue sur l’étang et les crêtes est incroyable.

Lors de la descente vers les mines, au milieu des herbes jaunies et des parois de roches noires, le site de Bentaillou se dévoile. Faisant parti des plus gros sites miniers de l’Ariège et des Pyrénées, il a fonctionné entre les milieux du XIXe et du XXe siècle. Afin d’extraire le plomb et le zinc qui ont fait vivre la région au début du XXe siècle, plus de 300 mineurs restaient sur place dans des baraquements.

Après une rapide exploration du site (attention, ce n’est pas sécurisé), alors que nous suivons le chemin en contrebas des baraquements, un aboiement de chien nous arrête. Un patou garde un troupeau de brebis, étalé au milieu du chemin. Avec les deux chiens, nous préférons contourner le gardien, qui n’a pas l’air joueur, en empruntant un chemin un peu plus bas. Le reste de la randonnée se fait sans encombre, et nous quittons quelques minutes plus tard l’étage montagnard pour se retrouver au milieu de bois couleur automne.

Arrivés au gîte, Nelly prépare une croustade aux pommes, une spécialité de l’Ariège. Les copains repartent vers les Hautes-Pyrénées et nous débrieffons avec Claude sur les anciennes exploitations minières.

Jour 3

  • Gîte d’Eylie (1000m) – Relais montagnard de Bonac (700m)
  • Distance: 13km
  • Durée moyenne: 5h30
  • Dénivelé: +740m -950m

Aujourd’hui, nous finissons notre randonnée pyrénéenne par une étape plus forestière, avec peu de dénivelé. Au lever du soleil, nous entamons notre progression vers le relais montagnard de Bonac en empruntant le GR10E. Deux ponts franchis, la vue vers le centre de tris d’Eylie se dévoile sur notre gauche entre deux nuages. Nous entrons dans la forêt, dont nous n’allons ressortir qu’une heure plus tard, ravis, avec un sac plein de champignons.

Le sentier se couvre alors de fougères et de bruyères, avant que le brouillard ne nous encercle. La brume épaisse nous entoure plusieurs kilomètres, jusqu’à la dernière forêt, qui descend vers le bourg. Le chemin, élargi et couvert d’un tapis de feuilles oranges, rend l’atmosphère magique.

A l’entrée du joli village de Bonac, nous passons à droite de la vierge pour rejoindre le relais montagnard. Dans cet ancien presbytère, Sylvain, Max et Eleonore, aidés de woofer, logent et nourrissent les randonneurs. Ils fournissent aussi les repas pour la cantine du village de Sentein et organisent des concerts une à deux fois par semaine en saison. Une petite épicerie, ainsi que les conseils d’Antoine, permettent de dépanner les randonneurs.

Sur la route vers les Hautes-Pyrénées, la boulangerie à droite à l’entrée du village de Castillon nous ravitaille en croustades, spécialité locale.

Quelques heures et une douche brûlante plus tard, je vais préparer le menu de ce soir: pieds de champignons frits, girolles, pieds de moutons sautés, omelettes aux têtes de bolets, et croustade aux myrtilles.

Eva - Les Others

Auteur

Eva - Les Others

Originaire des Hautes-Pyrénées, j’aime rouler, marcher, le thé brûlant, la pluie, les brioches au safran. Et puis aussi, les voyages et la photographie, pour raconter mes périples.

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